Le projet

Résumé du projet AGIRE : Actions collectives, engagements de proximité et gestion des déchets en région Centre-Val de Loire

Ce projet s’inscrit dans le contexte du transfert de compétence de la planification de la gestion des déchets à la région Centre-Val de Loire. Notre questionnement se focalise sur le rôle des acteurs collectifs dans la prévention et la réduction des déchets, sur leur capacité à impliquer la population et à construire les conditions d’une transition dans le domaine de la gestion des déchets.

Nous souhaitons tester deux hypothèses que l’on peut formuler ainsi : (1) Une meilleure connaissance des collectifs existants et de leur rôle peut contribuer à mieux ancrer territorialement les actions publiques dans le domaine des déchets ; (2) Les effets des mesures de prévention, de réduction dépendent en partie de la capacité à construire des dispositifs d’interface avec les acteurs collectifs.

Notre recherche ne propose pas de revenir sur l’analyse de la conflictualité liée aux infrastructures, mais plutôt de s’intéresser, d’une part, à l’ensemble des acteurs collectifs non institutionnels qui aujourd’hui manifestent un intérêt pour la question déchets et mettent en place des actions en lien avec la prévention, le recyclage et le traitement, et, d’autre part, aux relations entre ces acteurs et les politiques publiques.

Les formes d’engagement autour de la question des déchets semblent avoir évolué dans la société française : requalifié dans le cadre des politiques environnementales, le déchet n’est plus seulement un rebut à éloigner, mais aussi une matière pouvant faire l’objet d’une valorisation, qui peut être support d’un acte « citoyen et environnemental ». Par ailleurs, la question de la responsabilité individuelle et collective sur les déchets produits est aujourd’hui plus présente. Des militants du recyclage, de la réutilisation sont apparus, connectant directement la question de la relation au déchet avec celle de l’environnement et du développement durable et de la revendication assumée d’un « autre » mode de vie, d’une « transition écologique et énergétique » ou justifiant leur intervention en termes de promotion de « l’économie circulaire ».

En première analyse on peut identifier des collectifs très différents : associations environnementales agréées, associations de consommateurs, associations de protection de l’environnement locales, collectifs locaux construits contre un projet, associations caritatives ou d’insertion, associations souhaitant inciter au réemploi dans leur domaine d’activité, groupes locaux organisant le compostage collectif parfois en lien avec des jardins partagés, associations de quartier ou de copropriété, etc.

En se centrant sur l’analyse et l’identification des différentes formes d’action collectives et d’engagement de proximité, notre projet se focalise donc sur une dimension aujourd’hui fondamentale pour la mise en œuvre de la politique de prévention et de gestion des déchets. Une meilleure compréhension des relations des associations à l’action publique, de leur capacité d’accompagnement ou d’opposition aux objectifs de la politique des déchets, ainsi que l’étude des dispositifs d’interface entre actions publiques et collectifs engagés, constituera un apport de notre projet.

Nous avons identifié cinq objectifs complémentaires, qui constituent des questionnements pour les sciences sociales et pour l’action publique, il s’agit pour nous de mieux comprendre :  1) Les ressorts des engagements dans des actions collectives à l’échelle locale et l’évolution des modes d’action et d’organisation, 2) Les relations entre conflictualité, dispositifs de participation et formes d’engagement, ainsi que les effets des actions collectives dans la mise en débat local des objectifs de la politique de gestion des déchets ; 3) Le rôle des actions collectives dans les relations des habitants aux acteurs publics et au droit ; 4) Les facteurs pouvant conditionner la réussite et la pérennité d’expérimentations locales, leurs capacités à se diffuser pour enrôler un nombre plus important de participants et leur reproductibilité ; 5) Les relations entre les évolutions rapides des politiques publiques de gestion des déchets et les objectifs affichés par les associations et les collectifs.