Notre enquête nous a permis d’identifier 227 associations ou collectifs impliqués dans des actions collectives dans le domaine des déchets.
Une première lecture de la répartition géographique montre la diffusion sur le territoire régional de ces initiatives, mais aussi l’inégale répartition entre les départements avec une forte surreprésentation pour l’Indre-et-Loire. Ce département regroupe 39% des structures que nous avons identifiées pour seulement 23% de la population de la région. Pondéré en prenant en compte la population du département, le maillage du territoire régional par des actions dans le domaine des déchets est donc plus dense dans l’Indre-et-Loire puis dans le Loir-et-Cher. Si l’on compare les actions collectives sur le territoire identifié par la recherche AGIRE avec la répartition des associations référencées comme « environnement » par la base nationale des associations, la situation de l’Indre-et-Loire se distingue nettement avec une intensité plus grande d’associations « environnement » et une plus forte focalisation de ces associations sur la thématique déchet (un ratio de 1 association identifiée par AGIRE pour 10 associations « environnement »), le Loir-et-Cher se plaçant pour ce critère proche du Loiret (1 pour 16 associations « environnement »). Les départements les plus ruraux – Cher, Eure-et-Loire, Indre – se caractérisent par un plus faible nombre d’associations « environnement » de la base nationale et une plus faible focalisation de ces associations sur la thématique des déchets (1 pour 21 associations environnementales).
La carte que nous avons réalisée à l’échelle des 86 EPCI (établissements publics de coopération intercommunale) de la région – échelle pertinente pour la réflexion sur la mise en œuvre des politiques de gestion des déchets – permet d’affiner cette analyse. Les associations ou collectifs se concentrent sur 46 EPCI. Remarquons que 600 000 personnes vivent dans 37 EPCI dans lesquelles nous n’avons identifié aucune forme d’action collective dans le domaine des déchets.
Les six principales agglomérations de la région (Tours, Orléans, Charte, Dreux, Blois, Châteauroux) regroupent 51% des actions collectives identifiées. Si on rapporte la présence d’associations identifiées par AGIRE à la population, il est possible de mettre en évidence la densité de la présence d’associations au sein de l’agglomération de Tours : une association pour 7000 hab alors que les autres villes se situent entre une pour 10 000 hab. une pour 15 000 hab. Ce critère fait aussi apparaître la particularité des villes de Bourges, Chinon, Amboise de taille plus réduite, qui regroupent entre 5 et 8 associations, mais avec un ratio par habitant d’une association pour 5000 hab. ce qui caractérise l’intensité de la présence des actions collectives dans ces contextes locaux.
Cette carte présente la répartition des associations par EPCI en distinguant, entre celles qui sont spécialisées sur la question des déchets ou qui ont été créées spécifiquement sur cette thématique et celles, pour lesquelles, les actions dans le domaine des déchets ne constituent qu’une partie de leur activité. Pour notre recherche, les groupes spécialisés sur la question des déchets revêtent une importance particulière, car ils portent dans la durée, depuis des points de vue et des modes d’action différents, une position sur le changement de la relation aux déchets. Ils promeuvent une nécessaire focalisation sur la réduction, la prévention et la sensibilisation. Il s’agit de groupes Zéro déchet, de ressourceries ou recycleries, de structures spécialisées dans la réparation ou le réemploi, d’association d’insertion travaillant avec les déchets. Nous avons identifié 91 associations ou collectifs de ce type soit 46% du total.
Les associations spécialisées sur la question des déchets se concentrent dans 36 EPCI, ce qui signifie que 47 EPCI de la région ne présentent aucune association spécialisée sur cette question. 870 000 personnes vivent donc au sein de territoires sans aucune association spécialisée. Au sein des plus grandes villes la structure de répartition est assez proche avec une part d’associations spécialisées entre 35% et 50%, à l’exception de Bourges ou celles-ci dominent (75%) c’est aussi le cas de la ville plus petite de Chinon. Notons par ailleurs que pour 23 EPCI avec une faible présence d’association (entre une et trois) celles-ci sont uniquement des associations généralistes dans 10 cas et uniquement des associations spécialisées dans 13 cas. La prise en compte dans nos tableaux de la date de création des associations, permet de signaler que les structures spécialisées dans le domaine des déchets sont plus récentes : une moyenne de 11 ans d’ancienneté et une création dans 46% des cas qui remonte à moins de six ans) contre 21 ans pour les associations généralistes et 20% des associations créées depuis moins de six ans.
Cette série de cartes représente les associations selon la typologie analytique que nous avons élaborée à partir des critères de description des associations ou collectifs présents dans notre enquête. Si l’on retrouve le poids des grandes villes et la surreprésentation de l’Indre-et-Loire, ces cartes montrent de grandes différences de répartition selon le type d’association. Les associations d’insertion et celle de récupération réemploi et recyclage offrent la meilleure couverture du territoire régional. La carte montre aussi une répartition relativement diversifiée avec un maillage plus intense en Indre-et-Loire en ce qui concerne les associations de protection de l’environnement. Une présence plus dense en Indre-et-Loire des associations et collectifs Zéro déchet et une localisation uniquement sur l’axe ligérien et la frange francilienne pour les associations de promotion de la transition.